Réservoir Prod est la boîte de production de Jean-Luc Delarue, célèbre animateur de France Télévisions. Voici un message reçu ce jour à son sujet :
"Les intermitents de Résevoir sont en grève. Il n'y a plus de tournage qui part, plus de montage à la cave non plus.
Je m'explique.
Au mois de novembre, suite à l'extention de la collection collective audiovisuelle à l'ensemble du PAF (que Coyotte ou Freemanttle respectent à ce jour par exemple), Réservoir a rétrogradé tous ses intemitents de classe A à B, c'est-à-dire de cadre à non-cadre.
Un chef monteur devient juste un monteur.
Un chef opérateur devient juste un opérateur... etc...
Cette perte de statut s'accompagne évidemment d'une diminution du tarif de la pige (la convention prévoit des minimas bien supérieurs à ceux proposés par Réservoir et l'ensemble du PAF pour nos fonctions, d'où la rétrogradation des statuts).
Nous sommes en grève depuis lundi et avons mandaté un avocat.
Réservoir ne veut pour le moment pas négocier avec notre avocat, mais juste avec nous directemment, ce que nous refusons.
Nous sommes aujourd'hui plus de 150 monteurs, cadreurs et ingé sons à dire non à Réservoir.
Ils essayent par tous les moyens de trouver des gens pour remplir leurs planning.
Il faut faire passer le message et dire non à Réservoir.
Réservoir sert de beta-test à toutes les autres boîtes de prod. Si ces mesures passent ici, les autres boîtes ne tarderont pas à toutes nous rétrograder et nous payer moins pour être légales et suivre la convention qui est obligatoire depuis le mois de novembre."
Voici donc un nouvel épisode pour Réservoir Prod, après l'affaire dite des CDD/CDI, comme le relatait par exemple le journaliste David Zar-Ayan dans son livre "La coupe est pleine" :
"Des salariés sont embauchés en CDD sur des postes aux dénominations différentes, histoire d'échapper aux renouvellements visibles et au CDI qui se profile derrière. Exemple, un "assistant de rédaction", renouvelé plus de deux fois, devient soudain "journaliste". Ou un "agent spécialisé d'émission" devient quand il le faut "journaliste" ou "assistant d'édition", voire "assistant de rédaction". Le tout sur plusieurs années.
Un véritable système de requalification en tout, sauf en CDI. Idem pour les journalistes ou les chargés de prod, dont les contrats en CDD étaient renouvelés sur plusieurs années... Antisocial, tu perds ton sang-froid", chantait Bernie de Trust. Y a de quoi, avec Réservoir !
Précisons que tous ces renouvelés et requalifiés permanents au profit de Réservoir ne bénéficient pas de la Mutuelle Santé... et de ses avantages de remboursement.
En réalité, la politique irrationnelle d'attribution de CDI ici et de CDD là relève d'un système bien précis : cette discrimination de fait, alors que certains CDD renouvelés au-delà de l'autorisé concernent des émissions bien installées, sert à calmer les ardeurs revendicatives de ceux qui ne bénéficient pas du sacro-saint CDI. Ce qui permet de faire pression sur ceux qui oseraient quelque revendication..." p. 122-123
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