vendredi 28 décembre 2007

Double propagande pro-métissage et anti-créationniste au 13h de France 2


Au 13h de France 2 ce 28 décembre 2007, les journalistes du service public nous avaient concocté un reportage sur une bande dessinée pour les enfants, sur Lucy et son histoire.

Les journalistes reconnaissent que, comme nous ne savons scientifiquement à peu près rien de cette histoire, le scénariste et le dessinateur ont quasiment tout inventé. Idéal pour voir quels genres d'idées nos chers journalistes sont prêts à relayer dans l'espace public sans avoir besoin de la moindre preuve.

La présentation tout d'abord : cette BD de Lucy permet "aux enfants d'apprendre beaucoup de choses", selon la présentatrice Elise Lucet. Moi, quand on cherche à faire apprendre quelque chose de vrai aux enfants via la BD, je ne sais pas pourquoi, mais je me méfie. Sans doute parce que j'ai beaucoup lu Tintin, Astérix ou encore la Bible en BD étant plus jeune. Passons.

"A l'origine de cette histoire, un fait réel" nous dit la voix off pour commencer : on peut en dire autant du romanquête de BHL sur la mort de Daniel Pearl, qui est pourtant un tissu de mensonges. Mais cette apparence de réalité permet justement de tout justifier, et surtout de tout mélanger, vrai et faux. Tu parles d'une bonne manière d'apprendre aux enfants...

La voix off continue sur les images qui défilent :

"Finalement l'histoire s'avère plus riche qu'il n'y paraît. Avec des luttes de pouvoir au sein d'un clan. Dans un milieu hostile, des êtres en situation de survie permanente. Et puis surtout, il y a cette rencontre, entre Lucy, et ce mâle d'une autre espèce, comme la première union mixte de l'histoire de l'humanité. Au final, un conte de presque 4 millions d'années."

Ainsi donc, à la télévision publique, les journalistes (la nouvelle clérocratie selon Régis Debray) nous racontent Adam et Eve, façon post-moderne. Sans le dire, tout en suggestion et surtout (notez le "surtout" de la voix off) en bons sentiments. Cette nouvelle religion exclut les créationnistes comme l'ancienne religion excluait les évolutionnistes. Où est le progrès ?


Quel journaliste informera le public que tous les créationnistes ne croient pas aux mêmes choses, tout comme les évolutionnistes ne croient pas tous à la même chose ? Les créationnistes sont ceux qui croient que Dieu a créé le monde, ce qui regroupe tout de même une majorité d'êtres humains vivants actuellement sur Terre. Mais nos médias préfèrent faire croire que les créationnistes sont comme ces Américains givrés qui expliquent que la Terre a été créée il y a 6 000 ans par Dieu, et tout ce qui est écrit dans la Bible s'étant passé exactement ainsi. Joli conte que celui-là...
Il est pourtant interdit de croire autre chose, sous peine de recevoir ce genre d'invectives : ignorants, idéologues, fondamentalistes, bornés, stupides, propagandistes, obscurantistes, illuminés, faussaires scientifiques, incultes, escrocs, obstinés, frivoles, faux candides, obscurantistes, inquisiteurs, menaces pour la science, extrémistes qui disent des fadaises, hérétiques qui élucubrent.

Le scientifique qui m'expliquera comment l'évolution a créé une queue pour que mon chat garde son équilibre, ce qui est la version incontestée aujourd'hui de l'utilité de la queue des chats, n'est pas encore né. Les créationnistes ne nient pas la sélection naturelle, d'ailleurs comment le pourraient-ils ? Ils font même remarquer que Darwin lui-même ne se l'expliquait pas, il la constatait mais son origine restait un mystère. Par contre ils nient l'évolution, c'est-à-dire la création par hasard ou intelligence de la nature (ce qui s'appelle l'animisme en fait) de choses aussi complexes que la vie, l'ADN, l'âme, la conscience, les cinq sens, etc. Les Américains ont cette intelligence par rapport à nous, c'est de laisser les gens s'exprimer, et de ne pas les excommunier dès qu'ils dévient de la vision dominante.


Regardons les faits. Est-on absolument sûr et certain que Dieu n'a pas créé le monde et la vie ? En a-t-on la preuve ? Il faut croire que non :
« La génération spontanée n’existe pas. Mais alors, un nouveau problème se pose. Si le vivant ne provient que du vivant, comment expliquer l’origine de la vie ? Au 20ème siècle, les biologistes ont tenté de répondre à cette redoutable question. Les grandes étapes du scénario traditionnel de l’apparition de la vie sur notre planète sont bien connues. Elles se seraient déroulées en deux temps : une phase physico-chimique, puis une phase biologique. Une synthèse chimique des composés de base nécessaires à la fabrication des matériaux entrant dans la constitution de la cellule est nécessaire. Ces composés se seraient accumulés dans des océans primitifs, formant un « bouillon de culture », ce qu’on appelle une « soupe prébiotique ». Puis, probablement à la surface de certains minéraux comme l’argile, ces éléments de base se seraient assemblés pour former des macromolécules. En plusieurs millions d’années, ces macromolécules se seraient auto-assemblées, auto-organisées pour former les premiers systèmes vivants capables de s’autoreproduire, et d’évoluer jusqu’à ce qu’émerge la première cellule. […] On a pu produire la totalité des acides aminés au cours d’expériences réalisées en phase aqueuse ou gazeuse. […] Autrement dit, ces chercheurs ont créé, à partir de la matière non vivante, les matériaux de base constitutifs de la cellule. Mais cette synthèse ne résout toujours pas le problème de l’origine de la vie. Car les six éléments chimiques cités plus haut peuvent s’associer sans pour autant former de la matière vivante. […] Une autre question se pose alors : la vie serait-elle spécifique à la Terre ? L’enjeu est considérable : en effet, la science ne sait traiter que d’événements reproductibles, ou au moins récurrents. L’approche scientifique demeure totalement démunie face à un phénomène biologique unique, qu’elle ne peut reproduire pour l’étudier. Si la vie est un phénomène spécifique à notre planète, alors l’étude de son origine devient impossible. » Quand la science a dit… c’est impossible !, sous la direction de Nayla Farouki (philosophe et historienne des sciences), Jean-Michel Alimi (chargé de recherche au CNRS, astrophysicien), Gilles Dowek (chargé de recherche à l’INRIA), Laurence Rolland (titulaire d’un doctorat d’Etat en biologie humaine), Editions du Pommier, 1999, p. 65-66



Le site où est présenté la BD sur Lucy nous indique tous les médias qui ont dit du bien de ce livre : Marianne, Le Figaro Magazine, Le nouvel Observateur, 20 minutes, Lire, TGV Magazine, Bodoï, Ici Paris, lci.fr, Ouest France, L'Est Républicain, La voix du Nord, L'Echo des Vosges, Le Courrier Picard, Sud Ouest, Le Courrier de l'Ouest, La gazette Nord Pas de Calais, L'Indépendant, Lille Plus, La Dépèche du Midi, Marseille l'Hebdo, Le vif/L'Express, Le Soir (Bruxelles).


Une telle unanimité ne peut que démontrer la symbiose parfaite entre la thèse de cette BD et la doxa de l'époque, la double propagande anti-créationniste (ou athée) d'une part, pro-métissage (ou mixophile) d'autre part.



Le JT peut être encore visionné quelques jours sur ce lien.

samedi 22 décembre 2007

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mercredi 19 décembre 2007

La télé publique fait recettes avec la Résistance


Nous avons vu il y a quelques semaines que le documentaire en prime-time sur la Shoah ne faisaient plus recettes. On aurait pu croire à une overdose de téléfilms sur la 2nde guerre mondiale. Aujourd'hui nous apprenons que la Résistance fait recettes :

"Audiences : France 2 leader avec un téléfilm français
imédias.biz, avec Médiamétrie
Mercredi 19 décembre 2007 09h16ardi, à 20h50, France 2 proposait le téléfilm Le silence de la mer. Le programme a permis à la chaîne de se hisser en tête des audiences en rassemblant, en moyenne, 5 894 720 téléspectateurs. La part d'audience atteint 23,1 %."

Outre le fait que ce téléfilm était très bien joué, avec des acteurs devant évoquer la plupart de leurs émotions par les seuls regards qu'ils échangaient (d'où le titre de ce téléfilm, tiré du livre du même nom), il s'agissait pour une fois d'un téléfilm où l'on parlait de la 2è Guerre Mondiale, de la résistance, de la collaboration, des nazis et de l'occupation ... mais pas de la Shoah. Ce fut ça aussi, la guerre, et la judéomanie contemporaine nous l'a presque fait oublier.
Le public français a montré à qui voulait l'entendre qu'elle ne l'avait pas oublié.
Il y a overdose de films, téléfilms et autres documentaires sur la Shoah, et l'overdose n'est pas un bon médicament, comme l'écrivait si justement le magazine Catholica.
Je laisse le dernier mot à Alain Finkielkraut, qui disait la même chose sur le service public en 2001 déjà :
« On ne doit plus militer pour davantage de cérémonie ou davantage de repentance. L’essentiel est fait. Et maintenant le travail doit se faire en chacun, dans chaque foyer, au travers d’un certain nombre de lectures. Et je vois personnellement avec inquiétude se profiler l’éventualité, en France et en Europe, d’un enseignement distincte de la Shoah. Notre religion positive, c’est les droits de l’homme, dont notre religion négative ce serait la Shoah, ce qui arrive à une société totalement oublieuse des droits de l’homme. Il ne faut pas arracher, soustraire cet événement à son histoire, et donc aux professeurs d’histoire. Ne pas introduire un catéchisme de la Shoah, ce serait aller beaucoup trop loin, et cela aurait de multiples effets pervers. » Alain Finkielkraut, L’entretien, France 2, 19.03.2001

dimanche 16 décembre 2007

Un antiracisme d'élite, sûr de lui-même et dominateur


Chacun appréciera :
- qu'une chaîne de télévision publique crache littéralement sur l'un des plus grands hommes, sinon le plus grand homme de l'Histoire de France
- qu'elle ne donne aucune version contradictoire de cette histoire, alors qu'il en existe.

Voici le travail qu'aurait dû faire France 3, des extraits issus d'un des nombreux livres parus sur le thème De Gaulle et Israël (celui-là est paru au PUF en 1991 sous la plume de Daniel Amson).

"Ma surprise avait été de me trouver seul à Londres, déclara un jour Charles de Gaulle. Sans aucune personnalité politique de quelque surface. Qu'avais-je comme Français autour de moi ? Des Juifs lucides, une poignée d'aristocrates, tous les braves pêcheurs de l'île de Sein..."

"Charles de Gaulle se montrait plus favorable à Israël que le président Truman, qui refusait de soutenir la candidature du nouvel Etat à l'ONU." p. 63

"Les relations du Général avec Israël étaient peut-être les meilleures qu'il ait jamais entretenues avec aucune collectivité nationale." p. 67

"Il n'en reste pas moins que la France poursuivit jusqu'en juin 1967 - soit pendant neuf ans des onze années au cours desquelles le Général de Gaulle dirigea le Gouvernement - une politique très favorable à l'Etat juif." p. 72

"Jamais, sauf peut-être pour le chancelier Adenauer, le fondateur de la 5è République n'aura, pour un homme d'Etat étranger, des mots aussi flatteurs et chaleureux que ceux qu'il adressera à David Ben Gourion.
Envers Israël, déclara le Président français, nous ressentons de l'admiration, de l'affection et de la confiance... Vous, monsieur Ben Gourion, symbolisez en votre personne la merveilleuse résurrection, la renaissance, la fierté et la prospérité d'Israël. A mes yeux, vous êtes le plus grand homme d'Etat de ce siècle." p. 74

Et finalement la réponse de De Gaulle lui-même à ces accusations indignes :
"Je n'ai outragé personne ! Vous savez très bien que, quand on étudie un texte sérieusement et honnêtement, on n'isole pas une phrase de son contexte, à plus forte raison un mot à l'intérieur d'une phrase, sans quoi ... on fausse l'idée exprimée. J'ai dit du peuple juif non pas qu'il était un peuple dominateur, mais qu'il était un peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur : il y a tout de même une sérieuse nuance! Dans un sens, c'est même un compliment que j'ai fait aux Juifs ; j'aurais mieux compris leur réaction indignée, si j'avais dit, par exemple, qu'ils étaient outrecuidants, ce qu'ils sont cependant, bien souvent !
Ah, si seulement on pouvait le dire des Français ... peuple d'élite, dominateur et sûr de lui." p. 112


vendredi 14 décembre 2007

Agro-alimentaire et chantage publicitaire





Les deux chaînes du service public se sont une fois de plus couchées devant les pressions des gros industriels de l'agro-alimentaire, et au détriment des plus petits. Première preuve hier soir, dans Envoyé Spécial, avec un reportage consacré aux acides-gras trans, ces graisses cachées dans nos produits de grande consommation.

"Enquête Acides gras trans, le risque invisible
Une enquête de Frédéric Boisset, William Reymond et Luc Hermann.
Les acides gras trans, nous en mangeons chaque jour. On en trouve à l'état naturel dans les viandes et les produits laitiers, en petites quantités.Une équipe d'Envoyé Spécial s'est intéressée aux acides gras trans artificiels, créés en laboratoire par les industriels de l'agro alimentaire. Ils sont partout : grâce à ces graisses trans les frites sont plus croustillantes, les pâtisseries sont plus fondantes, les pâtes plus moelleuses. Ces graisses sont faciles à produire et bon marché. Un rêve d'industriel.Mais ces acides gras trans sont nocifs pour nos artères. Dans le monde entier, des scientifiques tirent la sonnette d'alarme. Si on en consomme trop, le risque de maladies cardiaques augmente. Aux Etats Unis, c'est un problème de santé publique. En France rien ou presque. Pourtant, 2 millions et demi de personnes en mangent trop, sans le savoir. 10% des garçons âgés de 12 à 14 ans en consomment autant que les petits Américains." Site d'Envoyé Spécial

Parmi les produits montrés du doigt, Savane, de Brossard. L'équipe d'Envoyé Spécial a même retrouvé, malgré l'absence de coopération de la marque, leur fournisseur en acides gras trans. Et les responsables de cette entreprise belge avaient du mal à répondre aux questions des journalistes, le malaise était palpable et les retombées sur la marque peuvent être énormes. On peut difficilement imaginer qu'un tel reportage à une heure de grande écoute n'ait aucune répercussion, ni sur la société ni a fortiori sur son cours de bourse, à cours et moyen terme.

On peut s'étonner du fait qu'une chaîne de service public française choisisse de s'acharner sur une entreprise française, plutôt que sur une entreprise, au hasard, américaine, alors que celles-ci sont bien plus responsables de l'obésité dans le monde et en France. Notamment, à un moment du reportage la marque Twix était floutée, alors qu'il s'agit d'une production américaine (groupe Mars). Pourquoi dès lors ne pas avoir flouté Brossard ? Sans doute parce que le chiffre d'affaire de Brossard se chiffre en millions d'euros, alors que celui du groupe américain auquel Twix appartient se chiffre en milliards d'euros. La puissance publicitaire de Mars étant là aussi très largement supérieure à celle de Brossard.
Pourquoi avoir dépeint les USA comme "très en avance sur la France", alors que leurs produits en France contiennent aussi des acides gras trans ?

Globalement s'il faut reconnaître l'utilité d'un tel reportage, on peut regretter le manque de patriotisme économique d'une chaîne financée par la France et les Français, et sa soumission par rapport aux intérêts des plus grosses entreprises au détriment des plus petites (Brossard compte 200 personnes environ).

De son côté France 3 a fait pire, en censurant carrément une de ses émissions sous la pression d'un chantage publicitaire.

"France 3 craint la colere de Lactalis - Confidentiels - Lepoint.fr.
«La chaine publique annule la diffusion de la dernière émission d' On peut toujours s'entendre , prévue samedi 15 décembre. Le thème : la "guerre du camembert". Au cours de ce programme devait être évoquée la menace que le lait "thermisé" fait peser sur le lait cru.
Echaudé par la prochaine diffusion d'un documentaire intitulé Ces fromages qu'on assassine prévu en prime time le 26 décembre, Lactalis, premier groupe fromager européen, avait déjà menacé France 3 de suspendre ses achats d'espaces publicitaires.
En annulant la diffusion de l'émission du 15 décembre, la chaine a donc jugé opportun de ne pas jeter de lait sur le feu.»... "

Addendum 17/12 : l'émission sur Lactalis a finalement été diffusée le 15.

dimanche 9 décembre 2007

Trop, c'est trop


Ce soir, au Journal de 20h de France 2, à l'heure où l'audience est maximale, c'est encore le mari d'Ariel Dombasle qui est l'invité spécial de Laurent Delahousse, pour réagir, cette fois, à l'invitation de Muhammar Khadafi par l'Elysée demain.

Après une invitation dans quasiment toutes les émissions de la télé publique où il était possible qu'il soit invité, pour parler de son dernier livre, le mari d'Ariel Dombasle est donc à nouveau invité, au JT cette fois.

C'est tout simplement indécent, que le service soit-disant public favorise ainsi certains à outrance, et défavorise d'autres (dont votre serviteur, mais je suis très loin d'être le seul).

Au fait, le dernier livre du mari d'Arielle Dombasle se vend mal, très mal même, une preuve supplémentaire du fossé qui ne cesse de se creuser entre la télévision publique et son public.

mardi 4 décembre 2007

Baromètre qualitatif de France Télévisions


France Télévisions vient de rendre public les résultats de son premier baromètre qualitatif, où 10 000 téléspectateurs ont été "sondés" sur les programmes des chaînes du service public. Etonnamment, pour ce qui est des émissions culturelles et politiques, ce blog est parfaitement en phase avec les 10 000 téléspectateurs, puisque seul Ce soir ou jamais ressort du lot. Ripostes, Chez Fog, Esprits libres, Revu et corrigé, Le bateau-livre, etc. ne figure pas dans ce baromètre. Il est temps d'en tirer les conclusions qui s'imposent.

France 2
1. Faisons un rêve. Théâtre. 8,6/10
2. IRCGN, les vrais experts. Documentaire. 8,4/10
3. Man on fire. Film. 8,4/10
4. Faites entrer l'accusé. Magazine. 8,4/10
5. Cold Case. Série. 8,2/10

France 3
1. Le lien. Téléfilm. 8,8/10
2. Comme un juif en France. Documentaire. 8,6/10
3. Ce soir ou jamais. Magazine. 8,2/10
4. 36, quai des Orfèvres. Documentaire. 8,1/10
5. Thalassa. Magazine. 8,1/10

France 5
1. Case documentaire de 16h. 8,9/10
2. En terre inconnue. Docu-réalité. 8,7/10
3. Case documentaire de 15h. 8,6/10
4. Silence, ça pousse. Magazine. 8,5/10
5. Case documentaire de 11h. 8,5/10

vendredi 30 novembre 2007

Encore une excellente émission de Taddéi


Ce soir ou jamais est vraiment l'émission qui sort du lot sur la télévision de service public, à la manière dont Arrêt sur Images sortait du lot à son époque.

Les sujets abordés jour après jour témoignent vraiment d'un éclectisme très important, et qui est le reflet de la personnalité et de la culture du présentateur, comme toujours.

Ce 28 novembre, le thème était : pour ou contre Chavez ?
Le plateau d'invités était équilibré à souhait, avec des pro, des anti et aussi des gens qui remettent en cause le fait d'être pro et anti !
Des personnalités jamais invitées l'étaient aussi, comme Michel Collon dont, même si je ne partage généralement pas les thèses, est respectable et mérite en effet d'être invité.
En tout cas toutes étaient compétente sur leur sujet, ce qui est de moins en moins le cas dans les autres émissions...

Surtout, nous n'avons pas eu droit, chanceux que nous sommes, aux omniprésents habituels, au hasard BHL était encore l'invité de deux émissions du service public cette semaine (chez Fog dimanche, et une spéciale en prime-time sur France 3 mercredi sur la Shoah) après l'avoir été d'une dizaine d'autres émissions.

Moi qui n'y connaissais pas grand chose sur Chavez, et qui ai du mal à voir clair dans cette partie du monde qui est peut-être aussi complexe que le Proche-Orient, j'en ai appris beaucoup. Voilà ce qu'on attend du service public, et j'ajouterai que la mise en ligne des vidéos pendant un mois entier sur le site Internet de France 3 est une véritable invitation à l'accès de ces émissions, qui passent un peu tard le soir (c'est à peu près la seule critique qu'il me reste à formuler au sujet de Ce soir ou jamais!).

Si, peut-être une chose, il ne fut pas question dans cette émission des médias au Vénézuela, alors que c'est une des questions les plus sensibles qui soit en ce moment dans ce pays. J'ai d'ailleurs oui-dire que Pierre Carles, celui de Pas vu pas pris et d'Enfin pris (entre autres), est en ce moment-même au Vénézuela pour faire un reportage sur cette question.

mercredi 28 novembre 2007

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lundi 26 novembre 2007

Nouveau mail à Marie-Laure Augry


Bonsoir Mme Augry,

A deux semaines du prochain numéro de votre magazine, je me permets de revenir vers vous afin de savoir si vous en avez défini le thème, et si vous comptez toujours m'y inviter.

Je me permets de vous communiquer mon indignation en apprenant par une bande-annonce que ce mercredi, France 3 diffusera une énième émission en prime-time sur la 2è guerre mondiale, avec comme invité pour la énième fois notamment Bernard-Henri Lévy.

D'après cette bande-annonce, l'accent semble une fois encore mis sur la repentance, et les leçons que des contemporains donnent rétrospectivement aux morts. Or comme le disait récemment Alain Finkielkraut : « Quand une génération se livre à la repentance, c'est pour affirmer, en réalité, sa supériorité morale sur les générations précédentes. La France est aujourd'hui peuplée de pénitents arrogants qui auraient pris le maquis dès 1940 et qui hurlent au fascisme à la moindre occasion pour bien montrer de quel bois résistant ils se chauffent. Cette repentance n'est pas un mea culpa, c'est une pratique effrontément narcissique et anachronique de la mémoire. » Le Monde, 10.11.2007

Avec mes salutations cordiales et respectueusesJean Robin

vendredi 23 novembre 2007

Kémi Séba a été interviewé pour le magazine Complément d'enquête

... mais son interview n'a pas été diffusée.
Contrairement à ce qu'il se dit sur le net, il ne s'agit pas d'une censure, les journalistes étant libres de diffuser ce qu'ils souhaitent, une interview ne signifie pas diffusion garantie.
Après tout, on ne peut qu'être d'accord avec des journalistes qui ne voudraient pas faire de publicité à Kémi Séba. Mais alors pourquoi l'interviewer, puis ne pas diffuser son interview, et le faire passer une fois encore pour un martyr censuré ?

Le document vidéo ci-après est plutôt intéressant du point de vue de l'analyse des médias, puisqu'on voit autant les interviewés que les intervieweurs.
Les vidéos suivantes sont celles qui ont été diffusées.





"Rachidat Dati n'est pas une bonne oratrice, elle le sait"


C'était un commentaire sur les images du reportage du 12-13 de ce jour consacré à Rachida Dati, "parachutée" dans un arrondissement parisien pour les prochaines municipales. Est-ce du journalisme que de dire "Rachida Dati n'est pas une bonne oratrice, et elle le sait, donc il n'y avait pas un enthousiasme débordant" ? Je prétends que non, c'est de la politique. France 3 se prend-elle pour Radio Londres ?
Et je ne suis pas pour autant sarkozyste, faut-il le préciser. D'ailleurs, voici un extrait assez flagrant de Françoise de Panafieu, candidate de la droite à la mairie de Paris :

jeudi 22 novembre 2007

Circulez, y'a rien à voir!


A l'instant un reportage à Envoyé Spécial sur Anna Politskaia, le dixième du genre à la télévision française.
Pendant ce temps, aucun média télévisuel et très peu de médias presse (Marianne, l'Humanité, et Charlie Hebdo) parlent de la mort en 2004 en France du journaliste français Didier Contant, mort qui fut qualifiée par Jean-François Kahn d’ “étrange”.
Ce journaliste venait de finir son enquête sur l’assassinat des moines de Tibhirine, et s’apprêtait à publier les résultats de cette enquête.
Un livre, dont j'ai l'honneur d'être éditeur, est paru début 2007 pour faire la lumière sur cette histoire, et un dossier de 25 pages publié cet été dans la revue Golias donne raison à l’auteur de ce livre. Ce livre a été préfacé par Antoine Sfeir, et a été édité en France et en Algérie.
Un exemplaire a même été envoyé à la direction de l'information de France 2, chaîne qui diffuse aujourd'hui Envoyé Spécial.
Personne ne s’est fait l’écho dans les médias français du sort de ce journaliste français, mort en France dans des conditions troubles, par contre la mort d’Anna Politskaia c’est plus simple à dénoncer, à des milliers de kilomètres de Moscou. Et il est toujours plus facile de dénoncer l'absence de démocratie dans un pays étranger que chez soi, où tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Toutes les informations sur Didier Contant sont sur ce blog :
http://8e-mort-tibhirine.blogspot.com/

lundi 19 novembre 2007

Marie-Laure Augry me répond, et m'invite à participer à son émission


Je dois l'avouer, je n'y croyais plus : après une dizaine d'articles envoyés à la médiation de France Télévisions, toutes chaînes confondues, et aucune réponse, j'avais envoyé cet article-là en désespoir de cause. Mais j'avais tort, et la médiatrice de France 3, Marie-Laure Augry, qui fut connue dans ma jeunesse pour animer avec brio le JT de TF1 avec Yves Mourousi, a pris la peine de me répondre, et m'invite même à participer à son émission Votre télé et vous !

Même si les conditions de participation à cette émission restent à voir (cela dépend apparemment du sujet de l'émission), je ne peux que féliciter la médiatrice pour cette décision, d'autant qu'elle m'a autorisé à reproduire ci-après notre échange mailesque.

Pour le reste, à suivre...


Marie-Laure Augry, 16 novembre 2007

"Bonjour

Je tenais à vous accuser réception de votre courriel concernant notamment DUEL.

Votre Constat est sévère et sans doute un peu excessif. La télévision deservice publique est la seule à offrir des lieux de débats politiques ou desociété (C'est dans l'air, Complément d'enquête, A vous de juger, Ce soir oujamais, Riposte et d'autres). Je pense que vous serez assez d'accord avec ce constat.
Votre critique sur les invités est assez fondée. On retrouve souvent les mêmes, à l'exception de Ce soir ou jamais, où l'on a le plaisir de découvrir des invités inhabituels. Ce n'est pas la politique du copinage, c'est peut-être plus la solution dela facilité et la crainte de recevoir des invités peu habitués à ce genred'exercice.
Dans Duel, vous avez remarqué qu'il y avait quand même un jeune professeur de Grec.
Des efforts d'harmonie sont faits au sein du groupe, mais une visibilité à 3semaines est difficile.
Par ailleurs, les désirs d'invités ne peuvent pas toujours se concrétisersoit par refus ou manque de disponibilité.
Je parlerai volontiers avec vous de tous les aspects que vous soulevez.
Vous avez la possibilité de me joindre par téléphone, je vous répondrai volontiers. Et je vous inviterai aussi volontiers à participer à l'émission de médiation VOTRE TELE ET VOUS.
Puisque vous vous interrogez sur le rôle de la médiation, sachez que c'est avant tout un lieu d'écoute et de dialogue. Les critiques sont répercutées en interne et peuvent nourrir nos réflexions
Cordialement

Marie Laure Augry
Médiatrice des rédactions de France3"

Ma réponse du 16 novembre également :

Chère Marie-Laure Augry,
Tout d'abord merci d'avoir pris la peine de répondre à mon message de colère quelque peu désespéré, c'était en effet le but mais il se trouve malgré tout que la situation est grave.
Votre invitation à ce que je puisse parler de ce que je connais le mieux en tant que journaliste, à savoir la télévision publique, étant la première qui me soit faite depuis la parution de mon livre "Ils ont tué la télé publique" en avril 2006, c'est avec plaisir que j'y réponds favorablement. Cette proposition, bien que tardive, est tout à l'honneur de la télévision de service public française.
N'étant pas manichéen, vous aurez remarqué que je note aussi bien les côtés positifs (théâtre à 20h50, qualité d'émissions comme C dans l'air ou Ce soir ou jamais) que les côtés négatifs de la télévision publique. Ce qui m'a amené à écrire en avril 2006 qu' "Ils ont tué la télé publique", si vous n'avez pas lu le livre (sinon je vous y encourage évidemment), "ils" étant principalement l'importance disproportionnée donnée aux animateurs-producteurs sur France Télévisions, à commencer par Thierry Ardisson dont j'ai plus particulièrement étudié le cas.
Les choses changent, puisque grâce à M. De Carolis, Thierry Ardisson et Marc-Olivier Fogiel sont partis (pas complètement hélas, Ardisson produisant toujours les émissions présentées par Laurent Ruquier).
Sont arrivés depuis la parution de mon livre des gens de qualité comme Eriz Zemmour, Eric Naulleau, Frédéric Taddéi, et quelques autres, ce qui rééquilibre sérieusement les choses.
Outre le départ d'Ardisson des écrans publics, je ne pense pas être pour grand chose dans ces changements, qui sont à mettre entièrement au crédit de Patrick de Carolis.
On pourra toutefois déplorer le départ de Daniel Schneidermann, même si son émission, il est vrai, méritait un sérieux rajeunissement.
Mais la supprimer ainsi brutalement m'a pour le moins étonné, l'analyse de cette émission sur les médias étant vraiment importante car sans concession.
Bon côté des choses, nous avons maintenant deux programmes au lieu d'un, celui de Paul Amar et celui de Daniel Schneidermann, très prometteur sur le web.D'un mal peut naître un bien.
Les améliorations potentielles de la télévision de service public me semblent encore innombrables, comme je l'ai résumé dans l'article que vous avez lu.
Je comprends la logique des invités plus importants que d'autres, des invités plus télégéniques que d'autres, des invités qui font plus d'audience que d'autres.
Mais inviter Bernard-Henri Lévy dans presque toutes les émissions de débat que vous me citez, à l'occasion de la sortie de chacun de ses nouveaux livres, est-ce bien nécessaire ?
Pour son livre qui vient de sortir, il fut successivement l'invité (principal, cela va sans dire) de : Ripostes (France 5), Esprits Libres (France 2), Chez FOG (France 5), On n'est pas couché (France 2), Bateau Livre (France 5), Ce soir ou jamais (France 3), et d'autres qui m'ont peut-être échappé. De plus, la mise en scène est souvent grotesque (Ripostes par exemple), toujous bienveillante, sauf exception (Zemmour et Naulleau dans On n'est pas couché). Enfin, aucun des 5 auteurs des 3 livres critiques envers BHL n'a été invité sur France Télévisions ... mais le seul auteur du livre hagiographique sur lui, sa biographie par Philippe Boggio, fut invité à Tout le monde en parle (où BHL fut invité chaque fois qu'il publiait un livre entre 2000 et 2005, donc chaque année).
Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres, mais qui démontre bien à quel point une réflexion de fond doit être selon moi, petit et jeune journaliste indépendant, menée sur une réforme profonde de la télévision de service public. Car BHL est loin d'être le seul à être invité systématiquement à nombre d'émissions de France Télévisions, et je suis loin d'être le seul à n'y être jamais invité (ou presque donc maintenant) bien qu'ayant démontré dans mes écrits des capacités à apporter des arguments nouveaux, pertinents et le plus souvent inédits.
Pour ce qui est de votre émission, dont je viens de visionner le dernier épisode en date, sur le réchauffement climatique, on ne peut que regretter qu'aucun invité n'ai remarqué que de nombreux scientifiques nient ou relativisent largement l'importance du rôle de l'humain dans le réchauffement climatique, expliquant qu'à 99,9% ce réchauffement est dû à l'activité du soleil. En Angleterre, sur la chaîne publique Channel 4, un documentaire fut diffusé en mars dernier et qui démontrait tout cela, témoignages de scientifiques du MIT, du GIEC (!) et de la NASA à l'appui. Le rôle de France Télévisions n'est-il pas d'informer le citoyen, et de développer son esprit critique ? Or l'information et l'esprit critique passent par la diffusion de ces informations sur ceux qu'on appelle "les sceptiques", et dont on n'entend jamais la version. M. Hesters dit : "Au JT, on rend compte des événements", mais en l'occurence France Télévisions ne le fait pas. Et au contraire, vos invités ne demandaient qu'une chose : qu'on en fasse encore plus dans la version officielle actuelle ! Pour illustrer mon propos, je vous transmets le lien de ce documentaire : http://video.google.fr/videoplay?docid=-4123082535546754758
Je me tiens donc à votre disposition pour envisager ma participation à l'émission Votre télé et vous.La date de votre prochaine émission étant le 12 décembre, je vous précise dores et déjà ma disponibilité sur Paris ce jour-là.Voici mon n° de téléphone direct : 09 54 -- -- --, ainsi que mon n° de mobile si je ne suis pas joignable sur le fixe : 06 71 -- -- --.
Dans l'attente de votre appel, m'autorisez-vous à publier votre courriel sur mon blog, courriel que je ferai suivre de la réponse que vous lisez en ce moment ?
Avec mes salutations cordiales
Jean Robin
Journaliste et éditeur indépendant

Réponse de Marie-Laure Augry, 19 novembre 2007

Je ne connais pas encore le thème de la prochaine émission. Ce sera fonction des réactions des téléspectateurs. Je n'ai pas eu connaissance de votre livre j'en suis désolée. Je ne trouve pas que la situation soit aussi grave que vous le dites. Je trouve même que le service public remplit mieux sa tâche aujourd'hui. Il lui manque un réel soutient financier. Une augmentation de 2 euros aurait apporté un peu d'oxygène, malheureusement l'actionnaire a répondu par la négative. Je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous publiez ma réponse sur votre blog

Cordialement

Marie Laure Augry


Et ma réponse à l'instant :

Chère Marie-Laure Augry,

Partageant l'avis d'Alain Finkielkraut sur notre société, l'état de la télévision de service public fait partie d'un tout selon moi, un désastre global de l'école, de la culture, de la politique et des médias.
Mais comme lui, je me bats pour tâcher de préserver le peu qu'il reste, en une sorte d'écologie de l'esprit. Et je suis d'accord avec vous, comme je l'ai déjà noté, France Télévisions est de meilleure qualité aujourd'hui qu'il y a seulement deux ans, notamment grâce au départ de Thierry Ardisson et de Marc-Olivier Fogiel, et l'arrivée de Frédéric Taddéi.

Je vous remercie de m'avoir donné l'autorisation de publier votre réponse, voilà qui est fait.

Toutefois je comprends que ma participation à votre émission est pour l'instant mise entre parenthèse.
Il me semble, sauf cas particulier, et sans vouloir préjuger de mes capacités, être en mesure de participer à une de vos émissions quel qu'en soit son thème.
J'ai pris l'exemple de votre dernière émission, sur le réchauffement climatique, je pense qu'il est plutôt probant.

En conséquence, si vous avez la gentilesse de me tenir au courant du thème de votre émission quand il sera choisi, je pourrais vous dire si je pense pouvoir apporter une expertise intéressante de téléspectateur et surtout de journaliste, ou pas, et vous pourrez vous-mêmes en juger d'après mes arguments.

Avec mes salutations cordiales

Jean Robin

dimanche 18 novembre 2007

Décryptage du traitement médiatique des grèves

Quand une vidéo vaut mille articles...





Moins grave pour cette dernière...

Les trains et la télé publique


Non, ce n'est pas pour vous parler des grèves que j'écris cet article!
Ou plutôt, que je fais connaître à un plus grand nombre de personnes cette réflexion très juste parue sur le forum de l'in-nocence.

"Auteur: Gigéhel
Date: 11-17-07 11:00

La presse de ce jour (supplément télé du Nouvel Obs) annonce triomphalement que France 3 (chaîne publique, et non la chaîne du groupe Nous Deux) diffuse ce soir un "mélo ferroviaire" : la naissance d'une passion amoureuse dans un train de nuit, de Paris à Barcelone.
Lisant cela, je me pose quelques questions, que le journaliste (dont c'est pourtant le métier, je veux dire : douter, s'interroger, se poser des questions) ne pose surtout pas. A-t-on vu dans la réalité (le réalité réelle, la réalité vraie, la réalité de tous les jours) un homme d'affaires ou un industriel et une de ses homologues femmes (ou deux bobos), tous riches et prospères, aller de Paris à Barcelone en train : pas en TGV, non en train de nuit ? Non. Jamais, nulle part. En avion oui, pas en train SNCF. La SNCF a supprimé quasiment tous ses trains de nuit ; les raisons en sont simples : ils sont vides.
Pourtant, France 3 - chaîne publique - tient ces réalités pour de la blague. Faut-elle qu'elle méprise les téléspectateurs "citoyens" pour leur fourguer de pareilles bluettes, aussi éloignées de la réalité que les Contes de ma Mère l'Oie ou Alice au pays des merveilles ?
Dans les années 1980-90, du temps du socialisme triomphant et de l'antiracisme de bonne conscience, les trains de nuit ont été le théâtre de crimes épouvantables, perpétrés par qui vous savez et dont ont été victimes de jeunes femmes, étudiantes ou mères de famille. C'est une réalité réelle, vraie, attestée, sordide certes; elle aurait pu - aurait dû - faire l'objet de téléfilms produits et diffusés par les chaînes publiques dont la raison d'être est de faire connaître la réalité. Au lieu de cela, des bluettes, des fictions à l'eau de rose, Confidences et Nous Deux, des contes de fées ou pour enfants de 5 ans. Le mot d'ordre de ces chaînes, c'est "dormez tranquilles, braves gens; les bien pensants pensent pour vous"."

vendredi 16 novembre 2007

"Journalisme de marché"

C'est le titre d'une vidéo qui vient d'être mise sur Dailymotion, et relayée par le site Passerelles sud, auquel je vous renvoie pour plus de détails. Voici le lien vers l'article, et la vidéo :

mardi 13 novembre 2007

Rappel : pour aider à ce que ce blog continue


Chers lecteurs,

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Merci d'avance!

dimanche 11 novembre 2007

On prend les mêmes, et on recommence!

N'y a-t-il donc personne d'autres en France que Xavier Darcos, Philippe Meirieu et Alain Finkielkraut pour parler de l'école ?

Ma colère vient qu'une fois de plus, la télé de "service public" a trouvé bon d'inviter deux fois de suite les mêmes invités, ils auront donc ensemble le même débat et priveront d'autres personnes d'une visibilité qui ne devrait être le monopole de personne. Hélas la situation actuelle est tout autre.

Cette situation est la conséquence de la même cause, encore et toujours : copinage + bon client = télé qui tourne en rond.

L'émission de ce soir, c'est Duel sur la 3 de Mme Kouchner-Ockrent, et elle fait écho à l'émission Ripostes du 21 octobre 2007 (donc il y a 3 semaines seulement).
Voici un extrait de cette émission Ripostes où l'on peut voir ces trois personnalités, qui seront les mêmes que celles de ce soir.



Débrancher l'école ?
envoyé par iPolTV


Quand est-ce que ce phénomène, délétère pour une démocratie, va-t-il s'arrêter, vu que personne n'y voit rien à redire, ni le CSA, ni le patron de France Télévisions, ni l'omniprésent Président de la République, ni aucune autre autorité ?
Faudra-t-il en arriver à la violence contre ce fossé entre quelques privilégiés et le reste du peuple français ?
Les élites de notre pays sont-elles à la fois sourdes, aveugles et de mauvaises foi pour se boucher ainsi yeux, oreilles et synapses ?
N'y a-t-il pas quelque dégoût à regarder dans quel état se trouve notre télévision, que nous payons tous et qui ne profite qu'à quelques uns, toujours les mêmes ?
Vaut-il mieux rire ou pleurer en constatant l'état du débat dans notre pays, c'est-à-dire un état de mort clinique, et encore je suis gentil ?

Quelle autorité morale peut-elle risquer de se mettre à dos des journalistes de télévision ? Même @rrêt sur images, à qui j'envoie message sur message, ne réagit pas alors qu'ils se disent entièrement indépendants grâce au seul financement de leur abonnés (dont je suis, ayant versé mes 30 euros dès l'annonce de la création du site).
Idem pour la médiatrice de France 3, à qui j'enverrai encore une fois copie de ce message, mais qui ne fera rien, je le sais d'avance, comme pour tous mes précédents articles transmis également.
Faut-il créer un conseil de la presse, comme au Québec ? On sait d'avance qu'il n'a aucune chance d'aboutir dans un pays où les journalistes s'opposent depuis toujours à ce genre de structure.
Mais dès lors que reste-t-il comme solution, alors qu'il y a urgence ?

Tout est à remettre à plat, tout : présence de journalistes étant marié à des ministres (Mme Kouchner, Mme Borloo), choix des invités, participation de citoyens à l'information, arrêt des pratiques qui vont à l'encontre de la déontologie, interdiction des "ménages" par les journalistes (au moins du public), interdiction de promouvoir des livres des journalistes d'une émission sur leur propre antenne, mettre un terme aux JT qui sont inondés d'inondations, de tempêtes et autres catastrophes écologiques ou de chiens écrasés qui n'apprennent rien à personne, sanction contre les journalistes qui tuent des gens (comme à Outreau par exemple), promotion des journalistes qui produisent un journalisme de qualité, arrêt de la discrimination positive pour faire croire à la population qu'un journaliste est là pour sa couleur de peau, etc. etc. etc.

Qui prendra cette responsabilité ?
Combien de temps encore allons-nous supporter cette insulte pour notre démocratie ?
La société a les médias qu'elle mérite, alors méritons-nous une pareille insulte à l'intelligence ?
Si rien ne se passe rapidement, c'est la violence qui se manifestera bientôt, car toutes situations désespérées sont génératrices de violence. Je n'en serai pas responsable, au contraire, j'aurais mis tout le monde en garde.

Calixthe Beyala en plein délire antiraciste

Calixthe Beyala a été condamnée pour plagiat en 1996.
Calixthe Beyala est qualifiée de bounty (noir à l'extérieur, blanche à l'intérieur) par sa propre communauté.
Calixthe Beyala demande à ce que Eric Zemmour démissionne de France Ô, parce qu'il aurait insulté les noirs.
Calixthe Beyala ignore que depuis des années, Zemmour fustige "le néo-colonialisme" de l'humanitaire blanc en Afrique, et notamment récemment concernant l'Arche de Zoé.
Calixthe Beyala parle de France Ô comme de la "chaîne de la diversité", et invoque cette raison pour que Zemmour, qui n'est pas noir, démissionne.

Calixthe Beyala n'a rien compris à rien. Quant à moi je salue l'arrivée d'Eric Zemmour sur France Ô, où il va apporter un peu de diversité.

Ockrent s'auto-plagie et Carolis se moque du monde

Même musique que France Europe Express, même titre que "Duel sur la 5" de feue l'émission la 5 (à laquelle Christine Ockrent avait participé à plusieurs reprises), présentatrice épouse du ministre des affaires étrangères... France Télévisions crache sur les principes de la déontologie journalistique les plus élémentaires, et sur les citoyens qui paient leur redevance par la même occasion. Minable.


mercredi 7 novembre 2007

France 3 s'est-elle auto-censurée à 19h30 sur Sarkozy ?

France 3, chaîne de la télévision publique, diffuse parfois les mêmes reportages dans ses journaux de 12h30 et de 19h30, et on ne peut pas vraiment lui en vouloir.

Toutefois, quand le même reportage qu'à midi est diffusé le soir avec des séquences en moins, l'oeil avisé peut croire y déceler de l'auto-censure, un phénomène qui est autrement quasiment impossible à montrer ou à démontrer.

Dans le cas d'aujourd'hui, nous allons voir ensemble s'il s'agit d'une auto-censure ou non de la part de France 3, et je tiens à vous dire tout de suite que je n'ai pas de réponse définitive à cette question.
Mon article a d'abord pour but d'ouvrir un débat, et les commentaires vous sont ouverts si vous souhaitez apporter des éléments de réflexion aux miens.

Le sujet concerne le voyage éclair de Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis, ce mercredi 7 novembre 2007.
Voici comment le JT de France 3 à 12h30 en parle :




Sarko et la reconquête de l'Amérique
envoyé par Ptite_Mule


Maintenant voici le même sujet, mais à 19h30.



Sarkozy aux USA le 7.11.2007 dans le JT du soir de France 3
envoyé par Tatamis



Quelles remarques (pertinentes s'entend) peut-on faire ?

1- la séquence est bien plus longue à 19h30 qu'à 12h30, précisément 3 minutes au lieu de 1 minute et 30 secondes.

2- de la séquence de 12h30, deux éléments ont été supprimé : l'un, sans image, de l'entretien avec le maire de Washington, et l'autre, avec image, de la réception de notre Président par, je cite, "une organisation juive reconnue pour son engagement en faveur du dialogue inter-religieux", et en effet la personnalité qui apparaît à côté de Nicolas Sarkozy est coiffé d'une kippa.

3- la séquence où Sarkozy plaisante sur le fait que l'on peut être élu en France tout en étant pro-américain.

Des trois séquences, nous serons sans doute d'accord que seule la seconde est susceptible de poser question. Dans le sens où montrer ainsi la proximité entre une organisation communautaire, et une seule, ne sera peut-être pas accepté par tout le monde ici en France.
Puisque cette coupure (pour ne pas employer le terme qui serait à ce stade trop fort de "censure") ne peut être mise sur le dos de la longueur du reportage, c'est donc qu'une autre raison a motivé les journalistes de France 3 à supprimer cette séquence entre 12h30 et 19h30.

Deux possibilités au moins sont semble-t-il recevables.

1- Cette séquence n'apporte rien en terme d'information au reportage.
D'accord, mais dans ce cas pourquoi avoir jugé différemment à 12h30 ?

2- Cette séquence peut avoir des conséquences néfastes sur l'opinion française, et notamment nourrir un certain antisémitisme. En effet, un Président de la République française ne reconnaît pas de communauté particulière, ni dans son propre pays ni dans un autre pays.
En effet, mais en l'occurrence ce n'est pas la séquence qui aurait cet effet, mais le fait que le Président de la République française ait rencontré le responsable de cette organisation juive, qu'il s'y soit arrêté suffisamment longtemps pour être pris en photo et filmé en compagnie de ce représentant. Il s'agit donc de deux conceptions du journalisme : diffuser la réalité quoi qu'il en coûte, ou bien choisir quelle est la bonne réalité à diffuser.

Il semble que France 3 ait eu ce cas de conscience à gérer aujourd'hui.
J'ignore absolument si des premières remontées de téléspectateurs étaient arrivées aux oreilles des journalistes, ou s'ils ont pris cette décision par eux-mêmes, après réflexion. L'autre possibilité selon laquelle un membre du gouvernement ou de l'Elysée ait demandé ce retrait semble écartée, puisque c'est le choix du Président lui-même que d'avoir posé devant ces photographes et ces caméras en compagnie du responsable de cette organisation juive.

Bref, j'opterai personnellement et avec toutes les précautions du monde pour un cas assez classique d'auto-censure, les journalistes se disant probablement qu'il n'était nul besoin d'en remettre encore une couche, quand l'audience du JT est la plus forte, et alors que le Président Sarkozy venait de faire savoir il y a quelques jours seulement qu'il serait le premier Président de la République à assister personnellement au prochain dîner annuel du CRIF, le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France.

Je me trompe sans doute. Et vous, qu'en pensez-vous ?

Ajout de dernière minute :
Je découvre cette vidéo passée sur TF1, où l'on voit Nicolas Sarkozy à l'American Jewish Comittee, les propos politiques qu'il a pu y tenir n'ont pas été rapportés sur les télévisions françaises, ni publiques ni privées.


La sainte censure sur la télé publique


Lu cet excellent article sur le forum du parti de l'in-nocence :

"Europe 1, samedi 3 nov., de 4 h à 5 h (l'après-midi), émission sur l'histoire et la répartition géographique des patronymes.
Le journaliste (Cabrol) et le spécialiste (J-L Beaucarnot) informent les auditeurs qu'il est fait interdiction aux journalistes du "service public" qui prévoient le temps de prononcer, quand ils lisent "l'éphéméride" (lever et coucher du soleil, fête), le mot "saint". Aujourd'hui, 7 novembre, n'est plus célébrée une sainte qui avait pour nom Sylvie ou une autre qui se nommait Corine; mais on souhaite une bonne fête à toutes les Sylvie et à toutes les Corine de notre entourage ou de France.

D'après les deux animateurs de l'émission, l'interdiction de dire "saint" ou "sainte" serait (assez) récente. Ils s'en indignent à juste titre, parce que, disent-ils, c'est un pan de notre histoire qui est jeté aux oubliettes et, tout compte fait, les interdicteurs auraient été plus courageux et plus "conséquents", s'ils avaient imité les Jacobins de 1793, qui avaient autoritairement supprimé les mots "saint", "prince", "duc", "roi", etc. de tous les noms de lieux et de tous les patronymes. Pourquoi continuent-ils à dire Saint-Etienne ou Saint-Nazaire ? Pourquoi disent-ils encore "dimanche" et n'ont-ils pas remplacé ce nom par "septidi" ou "le septième" ou "panthéondi" ? Devant cet Himalaya de bêtise, on se console, en pensant qu'un jour, il sera fait table rase de ce présent stupide et de tous les tableraseurs qui perdent leur temps à l'édifier.

Consacrer un jour de l'année à célébrer les milliers ou les centaines de milliers de Français qui se prénomment Michèle, Michel, Monique, Jean, Pierre, etc. n'a aucun sens, ni historique, ni existentiel, ni laïque, ni social, mais c'est dans l'air du temps : on laisse croire à des centaines de milliers de petits ego qu'en haut lieu, on se préoccupe d'eux. Dans l'ancienne France, la fête du saint patron dont on portait le nom était plus importante que le jour anniversaire de la naissance. La première se célébrait; le second non. Dans quelques vieilles provinces, cette coutume perdure, atténuée, mais plus pour longtemps.
Dans les villages isolés des Alpes du Sud, il y a encore quelques personnes qui ont pour repère temporel non pas le quantième du mois, mais la fête d'un saint : jours des anciennes foire (la foire de la Saint Guillaume ou Barthélemy de tel ou tel village) ou jours de fête votive de hameau ou de paroisse : Saint Antoine de Padoue, Saint Roch, Saint Jean Baptiste... Leur calendrier est encore en partie celui de l'ancienne France, tel qu'on peut le lire dans Montaigne par exemple. Hélas, ces personnes sont âgées; elles ont 80 ans, ou plus; après elles, le souvenir de ce temps ancien (id est de cette façon ancienne de se repérer dans le temps) aura disparu."

mardi 6 novembre 2007

Voilà un reportage exemplaire

Pas de commentaire, bon travail, continuez...


Quand la télé publique se couche aux injonctions d'un ministre


Deux fois coup sur coup sur France 5, la première fois avec Boutin, cette fois avec Dati, voyez comment le courageux FOG n'est pas allé jusqu'au bout de son courage.

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Journalistes et égalité des droits


Marie-Agnès Péleran, DR

Voici la chronique de Philippe Randa, et ma réponse.

"DOUTEUX BÉNÉFICE DE COMPLICITÉ DIFFÉRENCIÉE
Cette chronique est en ligne sur le site www.philipperanda.com

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits… sauf les journalistes dont les droits sont à l’évidence supérieures aux autres. La loi fait obligation à tout citoyen de dénoncer un délit dont il a connaissance, voir d’intervenir pour l’empêcher au risque de voir sa propre responsabilité engagée et d’être accusé à son tour de non-assistance à personne en danger, voire de « complicité passive ».
Mais le journaliste, lui, doit « bénéficier d’un traitement différencié », ainsi que l’a rappelé Pascal Manoukian, rédacteur en chef à l’agence Capa, dont l’un des reporters, Marc Garmirian, était arrêté au Tchad.
Nicolas Sarkozy s’est donc précipité en Afrique, toutes affaires présidentielles cessantes, pour « sensibiliser » son homologue tchadien « au respect de la présomption d’innocence », insistant sur le cas des journalistes français et de l’équipage espagnol.
Message bien reçu par Idriss Deby Itno dont l’image médiatique a quelque peu besoin d’être redorée. Il l’a ainsi bien volontiers autorisé à rapatrier aussitôt journalistes et hôtesses de l’air espagnoles. Le speedy Gonzales des libérations internationales a déposé lui-même ces dames à Madrid. C’était certes sur son chemin, mais la galanterie ne se discute pas, encore moins sous les caméras.
Jusqu’à quand laissera-t-on les journalistes s’auto-proclamer, à la différence des autres citoyens, au-dessus des lois ?
Les verra-t-on un jour prochain accompagner des braqueurs lors d’un hold-up ou un violeur durant son passe à l’acte, puis se retrancher derrière ce bien pratique « droit à l’information » pour ne pas être inquiétés ?
Au Tchad, ils ont tout de même été les témoins privilégiés d’une tentative avérée – et reconnue avec fierté par les auteurs – d’« enlèvement de mineurs », si ce n’est peut-être d’« escroquerie ». Des jours durant, avant le coup de filet des autorités tchadiennes, ils ont complaisamment filmés tout ce qu’ils ont voulu, interviewant les uns et les autres, faisant même part à leurs interlocuteurs de leurs très naïfs étonnements quant à la légalité de l’opération, la nationalité réelle des enfants, la réalité de leur statut d’orphelins, etc.
Ils ne tenaient qu’à eux de prévenir alors qu’il en était encore temps autorités tchadiennes ou françaises et faire avorter le criminel projet de cet Arche de tarés humanitaires.
Ce fameux « droit à l’information » qu’ils brandissent à tout bout de champ, s’avère bien souvent, comme à Abéché, au Tchad, un simple « droit à la complicité ».

© Philippe Randa est écrivain et éditeur (www.dualpha.com). Ses chroniques sont libres de reproduction à la seule condition que soit indiquée leurs origines, c’est-à-dire le site www.philipperanda.com."


Ma réponse :

Cher Philippe Randa,

Bravo pour votre dernière chronique, qui a le mérite d'ouvrir le débat.

Bien qu'étant d'accord avec vous sur le fond, aucun être humain ne saurait être au-dessus des lois, force est de reconnaître que le journaliste qui filme ou qui interviewe n'est pas à mettre au même niveau que le non-journaliste qui organise et participe à l'opération.

Seul le cas de cette journaliste de France 3 est scandaleux, car elle a reconnu elle-même avoir participé, non en tant que journaliste, mais en tant que citoyenne, sur ses congés pris sans solde. Elle aurait donc dû être mise sur le même plan que les autres non-journalistes ayant participé à l'opération Arche de Zozo (comme dit Kouchner).

Au lieu de cela, cette journaliste fut l'invitée d'honneur des journaux télévisés de France 3 de 12h30 et de 19h30 d'hier. Elle est auditionnée aujourd'hui-même par la brigade des mineurs, mais elle semble a priori hors de cause.

L'autre question que vous posez est celle de la délation, ou, pour éviter un mot trop connoté, le whistle-blowing comme disent les Américains pour qualifier l'employé qui dénonce une pratique malsaine de l'entreprise à laquelle ils appartiennent. Question pour le moins difficile, car si le rôle d'un journaliste devient celui d'un whistle-blower, il ne peut plus exercer son métier de journaliste sans être immédiatement suspecté par ceux qu'il veut interviewer. Cela ne me semble par conséquent pas souhaitable, malgré l'intention louable de laquelle ce sentiment part.

Bien à vous



lundi 5 novembre 2007

Ca se crache dessus, et ça crache sur la télé

La télé publique est tombée si bas qu'elle permet à toujours les mêmes personnalités, ultra-médiatisées, de se cracher dessus et de cracher sur la télé, sans avoir la moindre compréhension du fossé qui ne cesse de se creuser entre ces élites, et le peuple dont ils se gargarisent tous, Attali comme Onfray, Darcos comme Durand. D'ailleurs, je remarque que la dernière fois qu'Attali était l'invité de Durand, Onfray était son invité aussi, et ils s'étaient déjà engueulé (au sujet du judaïsme où Attali était cette fois sorti vainqueur par KO).




dimanche 4 novembre 2007

Dans la série des plagiats...

...je voudrais "Ce soir ou jamais" !
Et oui, encore un titre pas original, puisque c'était déjà celui d'une émission sur France 3 dans les années 90, présentée par Caroline Tresca. Et déjà, on recevait des personnalités qu'on faisait débattre entre elles sur un sujet d'actualité.



Ce soir ou jamais - Caroline Tresca 1990
envoyé par Tatamis


On peut noter d'ailleurs que France 3 faisait déjà une large place aux vues pro-immigration.

J'avais déjà indiqué dans Ils ont tué la télé publique que les émissions liées à Ardisson étaient des plagiats, soit de concept, soit de titre, soit les deux. Décidément, et bien que l'émission de Taddéi reste la meilleure actuelle du PAF, ce manque d'originalité dans les titres et/ou les concepts d'émission de la télé publique montre s'il le fallait que des gens sont payés par nous tous pour, au mieux, ne pas être originaux, au pire, manipuler l'opinion.

"Exemple 4 : Tout le monde en parle
Tout le monde en parle non plus n’est pas une formule inédite d’Ardisson. Il s’est une fois de plus inspiré de ses modèles de Canal + et de l’émission phare des années 80 et 90 sur cette chaîne, Nulle part Ailleurs. On peut noter à ce sujet que Jérôme Bonaldi, le testeur tout terrain, fait exactement la même chose sur le plateau d’On a tout essayé, émission co-produite par Ardisson, que ce qu’il faisait sur le plateau de Nulle Part ailleurs.

Hasard ou coïncidence, on trouve une émission qui s’appelle aussi Tout le monde en parle sur FR3 du 9.01.1998 au 17.4.1998, dont le présentateur précise le concept lors de la première émission :
"Ca s'appelle Tout le monde en parle, c'est tous les vendredi à 13h moins cinq, et qu'est-ce que c'est ? C'est une bande de joyeux testeurs qui toute la semaine, comme des stakhanovistes, sont sortis pour aller voir des spectacles, des sorties. Le but c'est de venir vous raconter ici comme c'était pour que vous, ce week-end, ce soir, demain, samedi, dimanche, vous ne vous plantiez pas quand vous allez sortir. On va vous dire : ça c'est bien, ça c'est pas bien." 9.01.1998, France 3 Ile-de-France.

La 1ère de Tout le monde en parle, façon Ardisson, aura lieu le 19.09.1998, cinq mois après la dernière de Tout le monde en parle façon FR3 Ile-de-France... Quant à On a tout essayé, qui commencera en 2000, le titre ne vous rappelle-t-il pas l’idée des « joyeux testeurs » ? Voici ce qu’on trouve en présentation de l’émission sur le site Internet officiel de l’émission :« Les phénomènes de société, les évènements culturels, les campagnes politiques ou encore les objets insolites : Laurent Ruquier et sa bande de "teste tout" vont tous les essayer. »
Sur ce même site, on trouve aussi ceci, en toute humilité : « On a tout essayé une émission originale créée par Thierry Ardisson et Catherine Barma. »

Dès lors, pas étonnant d’apprendre que Péri Cochin, une des chroniqueuses d’On a tout essayé, s’est occupée de diffuser le concept de Tout le monde en parle dans les pays arabes. " Ils ont tué la télé publique, pp.71-72

Le service public récompensé de faire du service public


Hier soir, c'était Théâtre en prime time sur France 2, qui était pour une fois à la hauteur de sa mission de service public. Résultat : l'audience fut excellente, presque autant que TF1 !

Une preuve supplémentaire que le rôle de France Télévisions n'est pas de copier TF1 ou M6, mais de récupérer les Français qui sont dégoûtés par toute cette programmation commerciale.

samedi 3 novembre 2007

On n'est pas couché, mais on n'est pas plus intelligent non plus


J'ai enfin pris la peine de regarder une émission On n'est pas couché sur France 2 du début à la fin.

L'affiche était très peu originale comme d'habitude à la télévision, Bernard-Henri Lévy, Bernard Werber, Hervé Morin, Nadine Trintignant, Steevy et Princesse Erika. Rassurez-vous, je ne m'arrêterai pas sur ces deux derniers, car il n'y a rien à dire du vide, sauf qu'il peut aussi remplir.

Avant toute chose, malgré le débat apparent, il faut reconnaître que les invités le sont parce qu'ils sont connus, voire très connus, voire un peu trop connus. Et cela, c'est presque rédhibitoire. Comme du temps de Thierry Ardisson (qui produit d'ailleurs On n'est pas couché), on favorise ceux dont tout le monde parle déjà. Ce sont autant de personnes qui ne sont pas connues, qui ont du talent et qu'on laisse dans l'ombre. Bref, c'est augmenter le fossé qui sépare les riches, connus et bankables, des pauvres, inconnus et qui rament pour faire publier leur ouvrage. L'avantage avec la télévision c'est que l'inégalité est dénoncée sur le plateau, mais renforcée dans les faits par cette même télévision, sans être dénoncée évidemment, celle-là.

Nadine Trintignant avait dû négocier sa venue, en imposant qu'aucune critique (qui aurait été forcément déplacée) sur sa douleur de victime de mère ayant perdu sa fille innocente ne soit faite. Eric Naulleau ira jusqu'à dire "il n'y a pas de critique à faire sur votre combat pour les femmes battues". Mais, au-delà de la compassion qui régnait alors sur le plateau, nos chroniqueurs impertinents auraient pu rappeler la désinformation qui règne sur la question des femmes battues :

"L'Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (Population & sociétés, janvier 2001) révèle un indice global de violence conjugale à l'encontre des Françaises de 10%, qui se décompose bizarrement ainsi : insultes et menaces verbales (4,3%), chantage affectif (1,8%), pressions psychologiques (37%), agressions physiques (2,5%), dont répétées(1,4%), viols et autres pratiques sexuelles imposées (0,9%). Les journalistes et les politiques traduisent : 10% de femmes sont battues en France. Tous les 8 mars, nous avons droit à cette affirmation erronée, sans que jamais personne ne songe ni à consulter les chiffres ni, évidemment, à les rectifier. Source : site d’Alain Soral"

Eric Zemmour, qui pompe si souvent Alain Soral jusqu'à avoir dit sur le plateau d'On n'est pas couché il y a deux mois que c'est lui qui avait inventé l'expression "vers la féminisation" (alors que c'était le titre du livre de Soral en 1999), aurait pu citer ces quelques chiffres issus du site de Soral.

Hervé Morin fut certes mis devant ses contradictions, mais dans une ambiance si joyeuse que cela coulait comme l'eau sur les plumes d'un canard. La question la plus pertinente, de l'avis de tous les gens présents sur le plateau, fut posée par Steevy, c'est dire.

Bernard Werber fut critiqué pour son manque de style, mais le meilleur vendeur de livres actuel bénéficia tout de même de la publicité du service public, qui fait connaître de nouveaux talents au public.

Même chose pour Bernard-Henri Lévy, qui fut lui aussi largement tancé, mais qui était invité pour la 43è fois à la télévision pour son dernier livre. Il serait temps que d'autres s'occupent des invités sur le service public, le peuple français par exemple. Le pire c'est que ce serait sans doute les mêmes têtes que l'on verrait... Donc je corrige, il faudrait confier cette charge à des gens cultivés, et qui veulent tirer le peuple vers le haut et non vers le bas.

mardi 30 octobre 2007

Excellente Interview de Frédéric Taddéi dans Le Choc du Mois


Je vous recommande tout particulièrement le dernier Choc du Mois, où Frédéric Taddéi donne une longue et passionnante interview.

Il s'agit certes d'un canard classé plutôt à l'extrême-droite, mais Taddéi montre ainsi son ouverture d'esprit, comme dans son émission.
Extrait :
Choc du mois : "Quel est votre point de vue sur la liberté d'expression, sachant que vous donnez un entretien à un magazine dont vous ne partagez pas, loin de là, tous les points de vue ?
Frédéric Taddéi : D'abord, il n'y a aucun journal dans lequel je me reconnais. Le seul que je lis attentivement, c'est The Economist, dont je ne partage pas toutes les analyses, et Courrier International pour sa diversité. Ensuite, je n'ai aucun problème à donner une interview, à la condition que ce ne soit pas un journal ou un magazine qui insulte ses adversaires.
Il y a des auteurs, je ne dis pas de droite, mais d'extrême-droite, que j'ai lus avec beaucoup d'intérêt : Les Modérés d'Abel Bonnard, certaines études de Maurice Bardèche. Je ne partage certes pas tous leurs points de vue, mais je ne vois pas pourquoi je devrais me les interdire. Même chose avec l'extrême gauche. Je peux lire Frantz Fanon, Toni Negri. L'important, c'est d'être soi-même." Entretien avec Frédéric Taddéi, l'homme qui laisse parler ses invités, Le Choc du Mois, octobre 2007

Nouvelle adresse du blog du livre Ils ont tué la télé publique

Blogspirit me demandant 59 euros pour pouvoir bénéficier des mêmes services gratuits que sur Blogger, j'ai donc décidé de transférer le blog de http://telepublique.blogspirit.com à cette nouvelle adresse.

A suivre...